Lundi 19 mars, dans le prolongement de la journée internationale des droits des femmes, l’organisation Potentielles organisait dans ses locaux un débat sur le thème de la place des femmes dans la sphère publique. Etait invitée la députée européenne du Sud-Est, Sylvie Guillaume.
Alors qu’une loi punissant le harcèlement de rue vient d’être présentée par le gouvernement, ce phénomène est loin d’être le seul aspect de l’inégalité hommes-femmes. En témoigne la surreprésentation des hommes dans la sphère publique. Un sujet de fond qu’a souhaité mettre en avant Potentielles, une « structure d’aide à la création d’entreprises spécialisée sur un public féminin », comme l’explique sa présidente Elisabeth Luc, désireuse « d’impacter le paysage économique » afin d’y voir entrer davantage de femmes.
Mais le monde économique n’est pas le seul concerné par ce problème. Le monde de la politique l’est également. Pour en parler, Potentielles a invité la députée européenne Sylvie Guillaume (S&D). Après avoir été plusieurs années fonctionnaire, puis impliquée dans l’éducation populaire, elle se lance dans la politique dans les années 1990. De 2001 à 2014, elle est adjointe au maire de Lyon, s’occupant en particulier des affaires sociales. Elle est en parallèle conseillère régionale en Rhône-Alpes et ce n’est qu’en 2009 qu’elle entre au Parlement Européen, dans lequel elle exerce actuellement son second mandat.
« Il faut qu’une chaîne humaine féministe se mette en place ».
Si elle estime avoir peu subi le sexisme durant sa carrière, elle n’est pas moins consciente des problèmes de représentativité des femmes dans les institutions politiques. « Au Parlement européen, elles sont 37%. » Un chiffre qui s’explique par les têtes de listes souvent occupées par des hommes et par les modes de scrutin particuliers de certains pays. Et en France ? L’Assemblée nationale compte 38,7% de femmes, c’est un peu plus que la moyenne européenne, mais il reste du chemin pour atteindre une vraie parité.
En minorité, les femmes politiques se soutiennent-elles les unes les autres ? « Pas assez, je trouve, sourit Sylvie Guillaume. Et d’ajouter que contre la sous-représentation des femmes dans les grandes institutions, contre les inégalités salariales, ou encore les violences sexistes : « Il faut qu’une chaîne humaine féministe continue de se mettre en place ».
L’égalité dans la sphère publique passe-t-elle par une meilleure répartition des tâches liées à la vie familiale, largement accomplies par les femmes encore aujourd’hui ? Oui, mais pas seulement selon la députée : « A un moment donné, il n’y a pas que la maternité, il y a la question de l’image, de l’entraînement. On a besoin de modèles. C’est pour cela qu’on doit aller vers ces postes ».
Modèles de femmes politiques, modèles de cheffes d’entreprises, modèles de femmes libres de faire ce qu’elles aiment : autant de schémas dont la société a besoin pour briser le plafond de verre et aller vers plus d’égalité.
M. G.P.