Nouria Nehari, talent des cités

Créatrice de sacs à main en cuir, mais aussi enseignante, Nouria Nehari, déborde d’ambitions. Attirée par les domaines du social et de l’art, elle est déterminée à encourager et mettre en lumière les talents de certains jeunes qui n’ont plus d’espoir en l’avenir.

Nouria Nehari, talent des cités

Nouria Nehari, 47 ans, vient des quartiers Nord de Marseille. Elle crée des sacs en cuir et enseigne, à des élèves en difficultés, l’art de la maroquinerie. Cette passion, elle l’a découverte à l’issue d’un CAP en reliure et restauration de vieux documents réalisés à partir de cuir. Vers l’âge de dix-huit ans, la jeune femme entame un CAP d’employée de bureau et travaille comme animatrice de jeunes enfants, dans une halte-garderie. Avec son BAFA elle est employée dans des centres sociaux et s’occupe notamment de personnes handicapées. « A l’époque, j’ai réalisé des figurines en pâte fimo pour quelqu’un. Elles ont beaucoup plu. J’ai donc commencé une formation dans les métiers de l’artisanat », ajoute-t-elle. En 2005, la jeune femme a obtenu le prix régional « Talents des Cités », pour avoir réalisé un sac en cuir sans couture.

« je porte mon attention sur des jeunes issus des quartiers »

L’aboutissement d’un projet longuement réfléchi.

En 2007, Nouria Nehari, ouvre sa boutique « éponyme ». Elle propose des sacs aux modèles atypiques et inspirés du monde du livre. Elle les conçoit à partir de cuir gaufré, tout en relief avec différents types de pastilles, c’est sa marque de fabrique. Ses créations ont du caractère, sont épurées et accessibles à toutes les bourses. A la fois sûre d’elle et sereine, Nouria réalise des pièces ingénieuses dont un sac à géométrie variable, qui lui a valu une médaille d’argent au concours Lépine, en 2008. Il possède de nombreux compartiments et se porte de trois manières différentes. Nouria est, comme elle l’explique, issue de « l’école de la 2e chance » ; cette chance elle souhaite la donner à son tour. « je porte mon attention sur des jeunes issus des quartiers afin qu’ils trouvent leur chemin », ajoute-t-elle.

Transmettre son savoir-faire

En 2011, elle commence à enseigner l’art de la maroquinerie à des élèves de CAP, en perte de repères, au Lycée Professionnel Brochier. Elle propose des cours et des ateliers très instructifs. « En 2013, je suggérais à mes élèves de réaliser des portes-clés et de les vendre dans un marché des créateurs, à Marseille. Passants et professionnels ont manifesté leur engouement pour ces conceptions et mes élèves étaient ravis », ajoute Nouria. La jeune femme souhaite aussi ouvrir son atelier/entreprise d’insertion afin d’employer certains d’entre-eux. Il ne sera pas seulement destiné aux créations Nehari, mais ouvrira ses portes aux créateurs ayant besoin de sous-traitance, par exemple. Aujourd’hui, Nouria a pris sa revanche sur la vie. Elle, qui a longtemps senti peser un sentiment d’injustice a su, au prix de longs efforts, se frayer un chemin vers la réussite.

C.B

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