Cinéma : Les Journées cinématographiques de Carthage reviennent à l’essentiel.

Le festival qui vient de fêter son 5Oe anniversaire ouvre ses portes du 4 au 11 novembre avec une nouvelle orientation plus proche de ses débuts.

C’est au Festival de Cannes, au pavillon tunisien que le nouveau directeur du festival, Nejib Ayed, manifeste son objectif cette année. Les JCC se sont construites dans une logique militante et tournée vers le Sud, or ces dernières années cette empreinte était moins marquée, avec une focalisation sur les paillettes, le bling-bling (…) Lors de cette édition, nous retournons à l’objectif fondamental qui est d’offrir un podium international et plus de visibilité au cinéma arabe et africain « . C’est donc bien la fête du cinéma qui sera au centre de cet évènement tricontinental (car l’Asie et l’Amérique latine seront représentées). Ce qui change cette année : les JCC renforcent la compétition en doublant les prix, des journées de réseau de professionnels, les Producers Network seront dédiés pour consolider le secteur, des bourses de postproduction seront décernées aux cinéastes retenus par le jury de l’atelier Takmil. C’est en 2015 que Divines de Houda Benyamina était sélectionné aux JCC, en 2016 le film a reçu la Caméra d’or à Cannes. Cette année, c’est le film La belle et la meute de Kaouther Ben Hania qui s’est retrouvé en sélection officielle, encore un film du cru des Journées cinématographiques de Carthage. C’est en 1966 que Tahar Cheriaa crée le festival pour créer des ponts de dialogue entre le Nord et le Sud et rassembler professionnels et amoureux du 7e art. Échos d’Orient a souhaité interroger Nejib Ayed pour dresser le portrait des JCC d’aujourd’hui?

Echos d’Orient : Qu’est-ce que vous voyez chez les cinéastes arabes et africains de ces dernières années?

Nejib : Disons que notre festival est une plateforme pour la promotion de la cinématographie et des réalisateurs arabes et africains. Donc, c’est la base de ce festival. La raison première de sa création, c’est de donner un podium au cinéma arabe et africain.

Quelles sont les caractéristiques des cinéastes du cru des JCC?

Je dirais d’abord que les cinéastes d’aujourd’hui sont jeunes et donc ils ont plus de fougue. C’est une génération qui est dans la contestation. Je peux dire aussi qu’il y a plus de créativité et de qualité!

Quelle est la place du film documentaire dans la sélection?

Nous avons rétabli la compétition aussi bien en court qu’en long métrage. Nous avons doublé la valeur financière des prix. Pour nous, le documentaire reste un lieu de création, une manière de faire que ce soit plus libre que la fiction. La fiction, c’est très réglementé. Le documentaire donne beaucoup plus de créativité et ça coûte moins cher, car nous sommes dans des pays où l’argent ne coule pas à flots.

Aujourd’hui est-ce que les films arabes et africains ne passent que par le cinéma d’auteur?

En fait, c’est un paradoxe, mais dans nos pays il n’y a que des films d’auteur, car il n’y pas de marché, sauf pour le Nigéria ou l’Égypte, pour le reste des pays on est obligé de faire des films d’auteur et ces films d’auteur nous permettent d’être ici.

Le cinéma arabe est-il assez représenté cette année à Cannes?

Oui, car il y a des films dans plusieurs sections, mais surtout en sélection officielle il y a deux films : un film tunisien La Belle et la Meute de Kaouther Ben Hania et un film franco-algérien En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui. Deux films qui représentent la jeunesse arabe à Cannes. Et c’est magnifique.

F.C

JCC AFFICHE

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