Le défi du vivre ensemble passe par la connaissance

 

A Marseille, des universitaires appellent à un dialogue euro-méditerranéen des cultures pour lutter contre les idées reçues. A l’heure où les peuples arabes se révoltent, voilà une chance pour les français de relire l’Histoire pour relever leur défi du vivre ensemble.

A Marseille, première ville musulmane de France, le débat « pour un dialogue euro-méditerranéen entre les cultures et civilisations », a déchainé les passions ! Organisé le 5 mars par l’UFAC (l’Union des Universitaires et Cadres Algériens et Franco-Algériens), des intellectuels de culture musulmane ont tiré la sonnette d’alarme sur le tournant « islamophobe qu’empreinte une frange de la société française ». Le contexte est explosif : débat sur l’Islam et agitation du spectre de l’invasion des peuples arabes en Europe. «  Les musulmans sont le bouc-émissaire sacrifiable de politiques incapables de répondre aux problèmes des français », lance le sociologue Vincent Geisser. La France va mal : chômage élevé, croissance faiblarde, sans oublier l’individualisme qui va crescendo. Le « scandaleux et aléatoire » sondage du Monde appuie le discours des intervenants : 48% des français pensent que les musulmans sont « une menace pour l’identité nationale ».

Une société divisée due à « la méconnaissance de l’autre ».  « Nous avons une vision mutilée et mutilante de l’Histoire », affirme l’islamologue Ghaled Bencheikh. « Notre histoire ne se résume pas à la colonisation, nous avons plus de 32 siècles d’Histoire », rajoute un membre du public. Après tout, Les Lumières n’ont pas empêché la Colonisation et le Nazisme. « Nous pourrions trouver de nouveaux repères avec ce nouveau souffle démocratique des pays arabes pour affronter nos enjeux», rajoute Vincent Geisser.

Les intervenants appellent au dialogue entre les cultures « pour changer la société ensemble ». Les français « d’origine » ne doivent pas succomber à la tentation du repli sur soi, mais échanger avec les autres qui  se laissent « caresser dans leurs bas instincts ». A l’image de la Tunisie, le patriotisme doit l’emporter sur les divisions. Le pays du Jasmin à vu ses citoyens de Kasserine, Tunis, scander à l’unisson les paroles de l’hymne nationale d’Abou El Kassem El Chabi !

C.M

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