Du 3 au 6 mai, Casablanca devient la capitale de la mode africaine en accueillant African Fashion Talents. Un événement qui veut servir de vitrine pour les créateurs du continent mais aussi promouvoir le développement de ce secteur.
Qui a dit que l’Afrique n’avait pas sa place dans la mode mondiale ? Des grands noms comme Adama Paris ou Precious Motsepe. Des fashion weeks de plus en plus régulières dans le continent, de Nairobi à Dakar en passant par Lagos. La création de parcs industriels qui suscitent l’intérêt de grandes marques internationales comme c’est le cas en Ethiopie … Le potentiel est réel. Mais faute de capacités de productions, de ressources financières et d’un environnement juridique et institutionnel favorable, la mode africaine peine à briller à sa juste valeur.
C’est pour cette raison que Nawel Debbouze et Zaineb El Kadiri Karroumi ont lancé la première édition d’African Fashion Talents, à Casablanca. « C’était une évidence de le faire ici, au Maroc, explique Zaineb El Kadiri, on est connu pour l’hospitalité, on voulait partager avec tous ces pays nos cultures, nos traditions». L’objectif est triple. Tout d’abord, il s’agit de promouvoir les jeunes créateurs africains sur leur continent et au-delà. Ensuite, les organisatrices veulent contribuer au développement de partenariats afin d’accompagner ces talents vers la réussite. « Pourquoi ne pas se donner la main et aller de l’avant tous ensemble ? », résume Zaineb El Kadiri. Mais l’enjeu est aussi d’accroître la contribution du secteur à la croissance économique du continent et à la création d’emplois. Car en Afrique, la mode est le deuxième contributeur d’emplois après l’agriculture, il s’agit donc d’une véritable opportunité à saisir.
Un programme chargé
Au programme donc, quatre journées bien remplies. Après un premier jour consacré aux conférences et tables rondes sur la situation actuelle et l’avenir de la mode africaine, place au spectacle. Les 4 et 5 mai seront en effet l’occasion pour les jeunes créateurs de présenter leurs collections au cours de défilés. Des défilés qui feront l’objet d’un concours dont le vainqueur bénéficiera d’un accompagnement dans son projet. Clou du spectacle : un gala dont les bénéfices seront reversés à trois associations humanitaires, à savoir l’AFMAADE, Heure joyeuse et Kirikou. Enfin, le dernier jour, les designers pourront rencontrer des créateurs venus des quatre coins de l’Afrique, de leur génération ou des précédentes, mais aussi des acteurs de la finance et de la formation. Un moyen pour eux de tisser des partenariats afin de développer leurs activités voire même de se lancer dans de nouveaux projets. Car en matière de mode, l’Afrique n’a pas dit son dernier mot.
M.G.P.
Nawel Debbouze
A 26 ans, cette jeune femme ambitieuse a déjà tissé sa toile dans le domaine de la mode. D’abord mannequin, elle a posé pour de grands photographes parisiens, avant de créer en 2017 sa propre marque de sac à main, JudeJude. Nourrie d’un fort sentiment panafricaniste, elle va régulièrement à la rencontre des talents de sa génération et cherche à promouvoir un secteur de la mode moderne et conquérant.
Zaineb El Kadiri Karroumi
Styliste haute-couture et organisatrice d’événements, elle est aussi présidente de l’association AFMAADE (Association pour le développement et l’épanouissement de la femme marocaine, africaine et arabe). Après 15 années de métier, elle crée en 2010 sa propre marque, Luxury by K. Le concept : des robes, de mariées en particulier, aux formes dynamiques et aux couleurs vives, très chic.