« Il y a vraiment tout qui tremble, le lit, le sol et justement à ce moment-là, le mur s’effondre »
« Je me suis dit que j’allais mourir, car je n’arrivais plus à respirer »
« J’ai vu les immeubles bouger et tomber pour certains »
« Cette nuit fut la pire de ma vie »
Sont autant de témoignages attestant de la violence du séisme qui a touché le Maroc le vendredi 8 septembre aux alentours de 23h. Entre larmes, cris d’effroi et solidarité, le pays tout entier est en émoi. Voici, un bilan de la situation.
Des dégâts matériels et humains considérables
Des gravats à perte de vue, des milliers de vies brisées, des centaines de brancards au milieu des ruines… C’est un paysage cataclysmique que le séisme de magnitude 6,8 a laissé derrière lui.
Dans la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme, des villages entiers ont été détruits. Les habitants dorment dans la rue à même le sol ou dans des tentes. Ils se relaient et prêtent main-forte aux secours pour fouiller les décombres et donner leur sang.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le bilan publié par le ministère de l’intérieur marocain dénombre 2862 morts, dont 4 Français, et 2421 blessés.
Alors que, samedi, le Cabinet royal marocain décrétait un deuil national de 3 jours, les dirigeants du monde entier se mobilisent pour venir en aide au Pays.
Un élan solidarité venu du monde entier
De Washington à Paris, de Moscou à Kiev, en passant par Tel-Aviv, Lisbonne et Doha, c’est toute la communauté internationale qui a offert son aide à Rabat. Même Alger dont les relations avec le Maroc sont toujours houleuses à réouvert son espace aérien pour faciliter les interventions de secours.
À ce stade, seuls 4 pays ont reçu le feu vert du Maroc pour intervenir : l’Espagne, le Qatar, la Grande-Bretagne et les Émirats arabes unis. Il y a fort à parier que le pays du soleil levant acceptera l’aide française et d’autres pays dans les jours qui suivent.
Pour le moment, un maître mot : maîtriser l’aide et les interventions de secours pour maximiser leur efficacité.
Jumelée avec Marrakech depuis 2006, la ville de Marseille est particulièrement touchée par les conséquences de cette catastrophe naturelle. Benoît Payan, maire de la cité phocéenne, a d’ailleurs confirmé vouloir contribuer à la solidarité internationale en envoyant des équipes de Marins-Pompiers dans sa « ville sœur ». Un recensement du personnel disponible est en cours. De son côté, la région PACA s’associe à l’Occitanie et la Corse pour offrir une aide d’1 million d’euros aux blessés et sinistrés.
Plusieurs associations et ONG appellent aux dons. Parmi elles la Croix-Rouge et le Secours populaire qui a, d’ores et déjà, débloqué la somme de 50 000€ pour contribuer aux actions de secours sur place et participer au financement de matières premières quand l’heure de la reconstruction sera venue.
De nombreuses associations qui œuvrent sur place depuis des années nous alertent sur les besoins inquantifiables du peuple marocain : des vêtements, des médicaments, des denrées alimentaires, des tentes, couvertures, des produits d’hygiène, des chiens et pelleteuses pour continuer à rechercher les personnes dont les corps sans vie gisent encore sous les gravats.
Parmi elles, l’association cœur&Act qui fournit un travail acharné et accueille ce jour trois camions emplis de denrées. « Notre préoccupation absolue est d’atteindre les personnes qui n’ont pas encore reçu d’aide », exprime Laurence, responsable de l’association qui œuvre sur le terrain. « Des milliers de familles dorment dans la rue de peur de répliques et avec des enfants dans des situations de stress post traumatiques ». « Nous avons besoin de denrées qui ne nécessitent pas de cuisson ».
À Marseille et partout en France s’organisent des convois initiés par des associations également et des particuliers. N’hésitez pas à prendre part à toutes ces actions : entre Marseille et le Maroc, il n’y a qu’un pas, qu’une mer. Cet évènement dramatique vient raviver la force des liens méditerranéens, anciens et vivants qui unissent Marseille et plus globalement la région PACA au Maroc.
Ce ne sont pas des jours, mais des mois, des années de dur labeur qui attendent le peuple marocain déjà si résilient, pour reconstruire le pays, tant matériellement que psychologiquement.
Nous sommes tous citoyens du monde. À nous de prouver que nous sommes également de bons voisins et amis.