Alors qu’une partie de la Gauche critique la politique du Gouvernement, accusé d’être à la solde du patronat, il existe un endroit en France qui déroule également le tapis rouge pour les entreprises… La prison. Un lieu où seul l’appât du gain compte au détriment du salarié.
La prison, un eldorado pour les entreprises…
« La prison c’est le paradis pour nous », cette phrase élogieuse envers l’administration pénitentiaire n’émane pas d’un détenu voire d’un surveillant … mais d’un patron d’une PME spécialisée dans l’emballage situé en région parisienne. Un chef d’entreprise plein de reconnaissance envers son sauveur, et pour cause « La prison a sauvé ma boîte. En 2007, suite à une baisse de mon activité, j’ai dû licencier mes dix salariés… et j’étais sur le point de fermer mon entreprise », jusqu’au jour où…. « Un de mes amis surveillant au sein d’une prison, m’informe que je pouvais faire appel à une main d’œuvre pas chère et malléable à souhait…une aubaine pour moi ». Résultat, aujourd’hui son usine est entièrement délocalisée au sein d’une prison. Mais qu’en pensent ses nouveaux salariés….
« La prison a sauvé ma boîte »
A vrai dire le son de cloche n’est pas le même… « Sans travail on est mort en prison. Cela nous permet de passer le temps et surtout de sortir de notre cellule… », raconte Alain un détenu longue peine de la région parisienne. Mais à quel prix ? « On est payé à la pièce. Plus vous faites d’emballages et plus vous êtes payés. Les meilleurs touchent 350 euros par mois seulement. Lever à 7 heures pour l’atelier et retour en cellule à 13h. On travaille non stop », affirme ce détenu.
Pas de pause et des conditions de travail digne des Temps modernes de Charlie Chaplin « Le Chef d’atelier, salarié de l’administration pénitentiaire, nous parle comme si nous étions des sous-hommes. Il est en permanence à crier sur nous et à nous insulter pour que nous soyons sous pression », une méthode de management un peu particulière… « Et gare à celui qui se rebelle, l’accès à l’atelier lui sera refusé », explique encore Alain.
Paradoxalement, même si les conditions de travail sont pénibles, tous les détenus se bousculent pour travailler. « Si on ne touche pas notre maigre salaire, on ne peut plus cantiner », affirme Ahmed un ancien détenu. Pour d’autres la perception d’un revenu permet de commencer à indemniser les Parties civiles voire d’envoyer un mandat à la famille.
Au final le travail en prison est une aubaine pour les entrepreneurs et une nécessité pour les détenus… situation semblable aux usines situées au Bangladesh, sauf que là nous sommes dans le pays des 35 heures et des congés payés…
Chaker Nouri
@etikfinance