Comme à chaque édition, le Marrakech du rire
met en avant des pépites de l’humour. Nous avons rencontré Inès Reg.
Pétillante et plein d’entrain à tout juste 26 ans, elle enflamme la scène du Marrakech du rire 2019.
Échos d’Orient : Comment passe-t-on des études de Droit à la scène ?
Inès : J’ai toujours rêvé de faire de la scène. J’aimais faire rire mes proches. Très jeune, j’allais très souvent regarder la troupe du Jamel Comedy Club et quand je travaillais bien, en récompense, ma mère m’emmenait voir les spectacles. J’ai eu mon bac et validé ma première année de Droit mais je n’aimais pas du tout les études et j’avais absolument envie de faire de la scène. J’ai par la suite pris des cours Florent et ensuite fait des scènes ouvertes.
Tu commences ton spectacle en te moquant de ton physique, quelles sont tes sources d’inspiration ?
C’est beaucoup l’actualité et aussi mon vécu. Je me suis mariée très récemment. Du coup, je parle de ma vie de femme mariée, de mon poids. À notre époque, avec les réseaux sociaux, pour les femmes, c’est compliqué : on n’arrête pas de voir des femmes « archi-fraîches », qui font des poses de fou !, et nous on est là, à regarder ça avec nos bourrelets par-dessus le pyjama, ça met mal à l’aise. Du coup, je veux vraiment montrer qu’on s’en fout et que l’on doit s’assumer. Je veux vraiment casser les codes et en rire. Je ne tends pas à avoir un spectacle trop macho ou trop féministe. J’ai envie que les hommes rient autant que les femmes.
En parlant des réseaux sociaux on parle beaucoup de « grossophobie »…
Les réseaux sociaux nous ont clairement tués. Derrière un ordinateur il est facile de critiquer et c’est devenu presque normal. Les réseaux sociaux, c’est la porte ouverte à tous les imbéciles.
Comment en tant que jeune fille trouve-t-on sa place au sein de la troupe du Jamel Comedy Club ?
Au début je pensais que ça allait être compliqué et en fait pas du tout. Ça s’est très bien passé et j’ai kiffé le fait d’être la seule fille. Je n’ai eu aucun souci pour m’intégrer, peut-être parce j’ai souvent traîné avec des garçons, depuis très jeune. Ils ont été bienveillants envers moi et j’espère que ça continuera.
Avant d’entrer sur la scène du Marrakech du rire, Jamel Debbouze te présente comme sa chouchou…
Oui j’en ai eu des frissons ! J’étais derrière et quand j’ai entendu ça, j’étais en panique et tellement émue ! Je ne m’y attendais pas du tout. Ça m’a vraiment fait plaisir. À la fin de ma prestation, le petit bisou sur le front, genre en papa protecteur c’était magnifique !
As-tu un souvenir de scène la première fois au Marrakech du rire ?
La première fois, j’ai joué avec la troupe du Jamel Comedy Club, c’était magnifique. Tous mes bons souvenirs de scène sont à Marrakech, je passe des moments exceptionnels à chaque fois.
Qu’est-ce qui est le plus dur dans ce métier ?
On a toujours le trac, c’est paralysant tellement on stresse. Quand on est un artiste de stand-up, il n’y a pas de mur entre le public et nous. À n’importe quel moment, quelqu’un peut nous parler, c’est du direct. Si on fait des vannes et que personne ne rit, on a l’impression de mourir sur scène.
Comment définirais-tu ton humour en une phrase ?
Je dirais naturel.
F.C