Le géant américain de la vidéo en ligne, Netflix, devrait débarquer en France en septembre et annonce déjà la production d’un thriller politique français pour fin 2015. Le lieu de l’intrigue : Marseille. La cité phocéenne a la cote.
Netflix : Marseille, nouvelle coqueluche des américains
Qu’on se le tienne pour dit, le géant américain du streaming Netflix, a de grandes ambitions pour la France. Son PDG Reed Hasting entend séduire 10% des foyers français sur 2 à 5 ans. Et pour faire son entrée sur le marché audiovisuel français et séduire son public, il mise sur la production d’une série politique dont le lieu d’action n’est autre que la cité phocéenne.
« Pouvoir, corruption et de rédemption dans la cité phocéenne »
Ce qui n’était qu’une rumeur se confirme. L’intrigue de la future série française made in America, sobrement intitulée Marseille, a été révélée par communiqué de presse en cet fin d’été : il y sera question d’une bataille pour la mairie détenue par Robert Taro, maire de la ville depuis 25 ans, et son adversaire politique, « un jeune loup aux dents longues ». S’engagera alors une « lutte au couteau tournant autour de la vengeance et animée par les barons de la drogue, les politiciens, les syndicats et les acteurs politiques de la ville ». Il est donc ici question de « pouvoir, corruption et de rédemption dans la cité phocéenne » selon Netflix.
Ce court synopsis dévoilé fait largement penser à la célèbre et très primée série américaine House of Cards produite par …. Netflix. Et la parenté est assumée par le géant.
Une question demeure : pourquoi Marseille ? Le scénariste de Carlos, Dan Franck, retenu pour cette aventure audiovisuelle, apporte quelques éclairages dans le Huffingtonpost : « C’est une cité d’une richesse et d’une densité incroyables. Prenez le port par exemple. Dans Marseille, il aura un rôle à part entière. C’est un lieu d’échanges, d’immigration, de départs… Dans cette saison le port sera le déclencheur de l’intrigue. Le stade Vélodrome aura aussi une place importante. Concernant les quartiers chauds, contrairement à Paris, Marseille les intègre en son centre. Cela crée une architecture sociale très particulière, et fascinante ».
Marseille condamnée à rester la ville du crime ?
Il semblerait bien que la cité phocéenne et les fantasmes qui l’entourent restent un très bon sujet de thriller mais ne va-t-elle pas être un peu plus cantonnée à sa réputation de ville de crime ? La question reste ouverte. Dan Franck tient à préciser que « la criminalité n’est pas plus importante à Marseille qu’à Paris, seulement les délits sont parfois différents ». Et les règlements de compte sont malheureusement un bon point de départ à toute fiction.
Reste à savoir si le sujet de la corruption politique fera de près ou de loin allusion aux affaires politiques qui secouent régulièrement la classe politique marseillaise. Le scénariste s’en défend, la fiction reste de la fiction. Toutefois, le seule mot d’ordre de Netflix serait « d’être transgressif ». Dans quelle mesure ?
Ce sera donc la surprise jusqu’à sa diffusion prévue en 2015. Selon les premières estimations, il suffira de débourser 8 à 12 euros par mois selon la formule choisie pour un abonnement illimité sur l’ensemble des séries (dont Marseille).
En attendant, qu’on se réjouisse ou non, il faut bien avouer que Marseille permettra d’offrir du travail à des centaines de comédiens, et techniciens. Et la série sera relayée dans l’ensemble du réseau du géant américain soit dans une quarantaine de pays. Pour le rayonnement du savoir faire français en matière de série ? Et pour Marseille aussi ? Espérons.
E.O